19/10/17 | Débobine & débats | Daniel Blake, l’Etat Social Actif et nous
C’est en Angleterre que ça se passe. Depuis le passage de la Dame de fer et le cinéma de Ken Loach, on sait tous que, là-bas, il vaut mieux vivre riche et en bonne santé. Comme dans beaucoup d’endroits du monde, évidemment. Mais ici, au fait ?
Dans une Belgique où plus d’un habitant sur cinq vit un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (derniers chiffres du Bureau du Plan), on a vu le fameux Etat Providence issu des Trente Glorieuses se métamorphoser progressivement en « Etat Social Actif ». Fini, chômeuses, chômeurs, de vous la couler douce dans le hamac de la Sécu ! Responsabilisation générale ! Pas de droits sans devoirs ! Pas d’allocations sans contrôles. Et forcément pas de contrôles sans contrôleurs. La gestion des demandeurs d’emploi (comme des allocataires de toute sorte d’ailleurs) est devenue un métier, un gisement d’emplois en soi, avec son jargon professionnel, sa novlangue, son formalisme poussé jusqu’à l’absurde aussi. Et pendant que la gestion des « Sans » en tous genres se professionnalise, c’est-à-dire se durcit, la solidarité se déplace. En réaction, des individus s’organisent, des associations se constituent, redonnent un peu de foi dans l’humanité – on pense évidemment aux hébergeurs du parc Maximilien. C’est aussi ce double mouvement que raconte de manière bouleversante le film de Ken Loach.
Avec Patrick Charlier (Unia – ex Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme), Patricia De Boe (Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale) et Lise Mernier (PointCulture) nous interrogerons cette tension entre un dispositif public qui ne se donne pas toujours les moyens de ses ambitions (c’est un euphémisme) et les nouvelles solidarités citoyennes, qui émergent pour pallier aux carences (ou au saccage) dudit dispositif. Qui sont ces citoyens qui se mobilisent ? La solidarité privée est-elle vouée à remplacer à terme l’institutionnelle ? Sur fond d’ultra ou de néolibéralisme, le monde associatif, l’humanitaire et le caritatif ont-ils vocation à se substituer au politique? De quoi l’Etat Social Actif est-il le nom ?
Débat informel animé par l’Arau autour d’un verre et d’un snack bio.
Infos pratiques
- Ce 19/10/2017 à 19h00 au PointCulture Bruxelles
- Entrée : 5€ / 3€ pour les étudiants et sans-emploi (Snack bio fait maison inclus)
- Billetterie en ligne
- En partenariat avec : PointCulture, Centre Librex, ARAU | Action Urbain, Unia, Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale