21/10/2023 Féminisme, antiracisme, etc. : le grand renversement

La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force. Programme emblématique de la société totalitaire imaginée il y a plus de 70 ans par Georges Orwell, ces trois formules chocs ramassent à merveille les contorsions intellectuelles et les retournements conceptuels que s’autorisent les bénéficiaires des rapports de domination pour vider le réel de ce qui les dérange.

Les antiracistes devenus racialistes et même racistes parce que mettant des mots sur les maux, les féministes accusées de mener la guerre aux hommes dans un monde où l’égalité serait acquise, les militant·es LGBTQI+ accusé·es d’impérialisme idéologique quand iels tentent de se faire une place dans l’espace public… Alors que, lentement mais sûrement, sur bien des points, les droits des minorités progressent, un certain discours, largement relayé par des médias, retourne le sens des mots et parvient à faire de ces avancées les marqueurs du déclin.

En mettant en lumière les rouages répétitifs des courants réactionnaires, nous avons pensé cette journée comme une boîte à outils pour ne plus rien laisser passer mais comprendre, argumenter…

L’événement se tiendra en deux temps : la première partie sera consacrée à des ateliers; la seconde proposera une rencontre-débat.

De 13h30 à 15h30 : les ateliers

Arpentage – « Les mots du contre-pouvoir. Petit dico féministe, antiraciste et militant » (édition Academia) | Centre Librex

Fruit d’une écriture collective, traversé de points de vue variés et volontiers impertinents, ce petit livre vous propose une promenade dans la langue, à travers ces nouveaux concepts qui redessinent la carte des rapports de force (et font parfois crier un peu, forcément). L’arpentage est une méthode éprouvée pour s’approprier une lecture collectivement.

Débat mouvant : « Racistes, les antiracistes? Sexistes (et anti-hommes), les féministes? » (Présence et Action Culturelle)

En partant d’une affirmation volontairement clivante, nous accompagnerons notre public dans la prise de position en formulant des arguments réflexifs. L’intérêt de la technique réside également dans la capacité des participant·es à être sensibles à l’argumentaire des autres et à revoir leur positionnement théorique. Tout au long du processus, les participant·es seront invité·es à prendre position, tant verbalement que physiquement, en se déplaçant dans l’espace en fonction de l’affirmation choisie par le groupe

De 16h à 18h30 : la rencontre-débat

Aïda Yancy rencontre Alain Policar et Jean-Yves Pranchère

  • Aïda Yancy est militante et formatrice LGBTQI+ antiraciste basée à Bruxelles. Historienne spécialisée en études de genre et en didactique, ses recherches l’amènent à se concentrer sur les questions d’intersectionnalité et d’espaces (aussi) Safe (que possible). Elle est l’autrice de la boite à outil “Equalcity” sur l’accueil des personnes LGBTQI+ issues de la migration.
  • Alain Policar – auteur de La Haine de l’antiracisme (éd. Textuel), ce politilogue français (qui vient d’être nommé au Conseil – français – des Sages de la Laïcité) plaide pour un universalisme rénové qui pense l’unité du genre humain « contre le républicanisme jambon-beurre ou la catho-laïcité ».
  • Jean-Yves Pranchère est professeur de théorie politique à l’ULB. Co-auteur (notamment) du Procès des Droits de l’homme, il dénonce les tendances illibérales de ceux et celles qui préfèrent pourfendre le « péril woke » plutôt que s’attaquer aux inégalités bien réelles.

INFOS PRATIQUES

*Quand? Le 21 octobre 2023, de 13h30 à 19h
*Où? A la Maison du Livre, rue de Rome 28 1060 Bruxelles
*PAF? Entrée libre
*Une question? lmalghem@centrelibrex.be
Inscription vivement souhaitée via le formulaires ci-dessous

Une activité organisée dans le cadre de l’Automne de la Colère à la Maison du Livre, avec le soutien de la Commune de Saint-Gilles