L’abécédaire du Libre Examen
Agnostique, Agnosticisme
du grec agnôstos (ignorant), gnosis étant la connaissance
Le mot agnosticisme a été créé en 1869 par Thomas Huxley, naturaliste anglais (1825-1895) qui s’est inspiré des idées de David Hume et d’Emmanuel Kant.
L’agnosticisme est une philosophie qui déclare l’absolu, le divin, la métaphysique, et plus généralement ce qui ne peut être appréhendé par l’expérience, inaccessible à l’esprit humain et à la perception. En conséquence, l’existence de Dieu ne peut être prouvée. L’agnosticisme professe une complète ignorance touchant la nature intime, l’origine et la destinée des choses. C’est une forme de scepticisme appliquée à la métaphysique et à la théologie.
Croyance
du latin credere, croire, avoir confiance
La croyance est le fait de tenir pour réel l’existence de quelqu’un ou de quelque chose qui n’est pas perceptible par l’expérience ou prévu par la science. Elle repose sur l’adhésion de l’esprit qui, sans être entièrement rationnelle, exclut le doute et comporte une part de conviction personnelle et/ou de persuasion intime. La croyance est une façon de penser qui permet d’affirmer, sans esprit critique, des vérités ou l’existence de choses ou d’êtres sans avoir à en fournir la preuve, et donc sans qu’il soit possible de prouver qu’elles sont fausses.
Dans l’usage courant, le verbe croire est utilisé soit pour des phénomènes surnaturels, hors du champ de l’expérience, non vérifiables (ex : je crois au Diable), soit pour exprimer une opinion, un avis, un pronostic, une supposition… que l’expérience peut permettre de vérifier (ex : je crois qu’il va neiger ce week-end).
Dogme
du latin dogma, opinion, principe, précepte, maxime.
Un dogme est, pour une religion, l’énoncé d’un point important de son enseignement. Les dogmes sont fixés une fois pour toute. Ils servent de référence aux croyants et doivent être considérés comme une vérité. Les dogmes ne peuvent être ni contestés ni réfutés.
Education aux médias
En 2010, le Belge moyen aurait passé 16h30 à regarder la télévision, et 14h à surfer sur Internet. Autant dire que, une fois le cursus scolaire fini, les écrans deviennent la principale, sinon la seule, source d’information et de réflexion. De l’intérêt à apprendre à consommer l’information (au sens large) avec esprit critique, et à en décoder les messages correctement. Faisant l’objet d’un dispositif spécifique à l’intention du système scolaire depuis 1995, l’éducation aux médias en Fédération Wallonie-Bruxelles se veut « une démarche formative qui vise à apprendre au citoyen à être un spectateur actif, un explorateur autonome et un acteur de la communication médiatique ».
Education permanente
L’éducation permanente a pour finalité la construction d’une société démocratique d’un point de vue politique, économique, social et culturel, en favorisant l’épanouissement personnel en société et la capacité à agir individuellement et collectivement dans et sur une société en mutation permanente. La Fédération Wallonie Bruxelles reconnait (et finance) comme organisations d’éducation permanente les associations qui ont pour objectif de favoriser et de développer, principalement chez les adultes : une prise de conscience et une connaissance critique des réalités de la société ; des capacités d’analyse, de choix, d’action et d’évaluation ; des attitudes de responsabilité et de participation active à la vie sociale, économique, culturelle et politique (article 1er du décret du 17 juillet 2003).
Laïcité
Le mot recouvre deux notions distinctes;
La laïcité politique est la liberté de conscience, la liberté des hommes et des femmes à une religion ou à des convictions philosophiques.
La laïcité philosophique est caractérisée par le refus de toute référence à une vérité révélée ou à l’existence d’entité « surnaturelles ». Cette laïcité adhère à une vision du monde et une philosophie dégagée de toute référence à une transcendance.
Références : Lire
Libre Examen
Le libre examen est la valeur laïque par excellence, qui proclame la liberté de conscience comme droit. Contraire à tout ce qui résulte de l’argument d’autorité, du dogme ou de la croyance, il procède avec esprit critique, à la remise en question des idées reçues, toutes les idées reçues, y compris celles ancrées en soi, les plus pernicieuses, celles de la bonne conscience et du préjugé.
Le libre examen, en tant que principe et méthode, est explicitement affirmé en Belgique où il est pratiqué dans le sens de l’engagement laïque. Cette originalité du libre examen compris aussi comme laïcité philosophique ne trouve pas d’équivalent dans un autre pays d’Europe ou dans le monde, ce dont l’origine historique remonte sans doute à la Fraternité remonstrante contre la Confessio Belgica, la notion de libre examen ayant au départ une connotation religieuse.
En France, au XXe siècle, la notion de libre examen n’est pas développée en tant que telle et reste méconnue, y compris au sein des associations laïques. Les catalogues de la Bibliothèque nationale de France en attestent notamment.
Référence : Lire
Matérialisme
Le matérialisme désigne « une attitude philosophique caractérisée par le recours exclusif à la notion de matière pour expliquer la totalité des phénomènes du monde physique et du monde moral » (Encyclopedia Universalis). Ce mouvement de pensée défend l’idée que la pensée et la conscience sont des produits secondaires de la matière et donc des illusions.
Le matérialisme rejette l’existence de l’âme, de l’au-delà et de Dieu, s’opposant en cela au spiritualisme et à l’idéalisme. Il est étroitement lié au développement de la science et se nourrit de ses résultats pour évoluer et se structurer au fil des siècles. De l’atomisme des philosophes Grecs à la science moderne, ses différents courants se distinguent par la façon dont ils conçoivent l’esprit, la conscience ou l’entité mentale.