14/12/12 : Séminaire de réflexion « Le suicide des jeunes : quels enjeux, quels outils ? »

Date : vendredi 14 décembre 2012 de 9h30 à 13h15
Lieu : Maison de la Solidarité – 66, rue Coenraets – 1000 Bruxelles
Paf : 3€

Se supprimer alors qu’on a la vie devant soi constitue souvent une énigme pour l’entourage. Ce fatal passage à l’acte interroge nos conceptions de la vie, notre environnement social, les relations entre générations, notre philosophie face à l’existence. En Europe occidentale, le suicide a été longtemps condamné.  Aujourd’hui, il n’est plus punissable mais reste un mystère pour les proches et l’entourage.

Il y a à peine quelques années que l’on parle publiquement du fort taux de suicide chez les jeunes. Pour rappel, la Belgique compte chaque année plus de morts par suicide que de victimes de la route. Les chiffres sont en constante augmentation à tel point que le suicide est la 1re cause de mortalité chez les hommes de 25 à 45 ans et la 2e chez les jeunes de 15 à 25 ans. Notre société semble démunie face à ce fléau et peine à le reconnaître comme une problématique sociétale de première ligne. Malgré, les mises en garde du monde associatif et médical, encore trop de silence règne autour de ce triste phénomène. Par ailleurs, il circule dans la population de très nombreuses idées fausses sur le suicide et sur les divers mécanismes qui peuvent amener une personne à se suicider.  Ces idées fausses doivent absolument être combattues. Il a été prouvé scientifiquement, que contrairement aux  idées reçues, sur 10 personnes tentant de se suicider, 8 envoient  auparavant l’un ou l’autre signal d’alarme.

L’adolescence est une période charnière pendant laquelle de nombreux changements marquants se manifestent, ce passage de l’enfance à  l’adulte peut parfois s’avérer fort complexe et semé d’embûches. Ce cap  difficile peut sembler  insurmontable pour certains, au point qu’ils tentent de mettre fin à leurs jours. Comment expliquer un tel acte ? Difficilement,  car les causes d’un suicide sont multiples : il peut s’agir d’une déception amoureuse, une situation familiale problématique, un problème à l’école… Peu importe le degré de gravité effectif de la cause,  il s’agit d’une situation qui fait fortement souffrir l’adolescent et à laquelle il n’arrive plus à faire face. Le passage à l’acte exprime moins l’envie de mourir que l’envie d’en finir avec cette situation trop  douloureuse. Acte très souvent instinctif plutôt que programmé, l’adolescent qui fait une tentative de suicide essaie d’attirer l’attention sur le problème qu’il ne peut plus gérer tout seul. Son geste peut être compris comme une revendication et non comme un renoncement. Mais, de toute évidence, le suicide, même raté, est toujours un acte très grave qu’il ne faut jamais sous-estimer ou banaliser. Et doit être considéré comme un problème majeur de santé publique.

  • Alors, comment « détecter » un adolescent suicidaire ?
  • Comment reconnaître les signaux d’alarme qu’il envoie ?
  • Comment ouvrir le dialogue avec lui afin d’évaluer sa motivation ?
  • Si les risques qu’il passe à l’acte augmentent, comment l’accompagner chez des thérapeutes spécialisés dans le domaine ?

Au vu de ces divers éléments, le Centre du Libre Examen a décidé de lancer la réflexion et d’ouvrir les débats sur cette problématique sociétale encore trop souvent passée sous silence. Lors de ce séminaire de réflexion, les méthodes mises en place pour prévenir le suicide des jeunes seront croisées avec des questions globales, telles que :

  • En quoi, notre système de société peut-il être responsable de ces fort taux de suicide ?
  • Quel est le rôle de l’environnement familial  ?
  • Quel  rôle l’école peut-elle jouer ?

Autant de questions, auxquelles, nos spécialistes venus d’horizons différents tenteront de répondre et d’ouvrir le débat avec le public.

Invités :

– Thierry Lebrun Psychiatre, psychanalyste, Consultant au département adolescents jeunes adultes du SSM Chapelle-aux-champs à Bruxelles, Médecin en chef de l’hôpital psychiatrique pour enfants et adolescents « La Petite Maison » à Chastre, Membre des comités de rédaction des revues Institutions (Paris) et Enfances- Adolescences (Bruxelles) « J’ai pas demandé à vivre »

– Claude Renard formation en santé publique et en psychologie clinique, il travaille  à l’Observatoire de la santé du Hainaut dans l’analyse et la prévention des problèmes de santé des adolescents. Depuis plus de vingt ans, il a développé une pratique d’accompagnement d’adolescents suicidants sur base du contrat de non-suicide
« Le contrat de non-suicide comme cadre d’intervention avec les suicidants' »

– Laurent Belhomme, psychologue-psychotherapeute, Responsable d’équipe de Psycampus, SSM-ULB.
« Connexion à soi/Deconnexion du soi »

– Stéphanie De Maere, Psychologue, Thérapeute de couple et de famille, Directrice du Centre de Prévention du Suicide, Assistante chargée d’exercices Ecole de criminologie U.L.B., Expert près des tribunaux
« Et le suicide des jeunes ? »

– Française Cabay, Directrice du Centre PMS  d’Uccle

– Deborah Thiebault,  Conseillère psychopédagogique du PMS  à l’Athénée royal Uccle 1