29/9/2012 : Rencontre sur le procès de « Tintin au Congo »
Le Centre régional du Libre Examen vous invite à une rencontre sur le procès « Tintin au Congo » avec Louis-Georges Tin, président du Conseil Représentatif des Associations Noires de France (CRAN) le samedi 29 septembre à 16h précises à l’Horloge du Sud située 141, rue du Trône à 1050 Bruxelles.
Entrée libre.
En 2007, Bienvenu Mbutu Mondondo attaque en justice la SA Moulinsart et les éditions Casterman qui diffusent la bande dessinée Tintin au Congo.
Si au niveau graphique, l’apport de l’œuvre d’Hergé à la bande dessinée n’est pas à remettre en question, il n’en reste pas moins que cet album réunit un condensé de stéréotypes racistes. Le Noir y est représenté né pour servir, porteur, grand enfant, au visage déformé, les yeux en boules de lotto, le regard vide de tout expression, les lèvres rouges disproportionnées à la Banania, baragouinant un langage simpliste, crédule, superstitieux, paresseux, impossible à intégrer, constamment ridicule. Le Blanc affiche sa supériorité, né pour dominer, écraser, tirant sur tout ce qui bouge, se faisant porter, expliquant aux Africains leur propre continent. Pourtant, rien n’est encore décidé pour mettre en garde le lecteur naïf. La justice n’a pas encore rendu son jugement.
La partie adverse se défend en proclamant notamment que cet album reflète la pensée de la période coloniale « Tout le monde pensait comme cela à l’époque », ignorant du même coup tous ceux qui à cette époque combattaient cette idéologie.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, la diffusion de cette œuvre pose problème. Mise à la portée de tout un chacun sans aucun préambule, elle continue à polluer nos imaginaires (et en particulier celui des enfants qui deviendront adultes). Laissant la place aux préjugés dans un contexte belge peu propice à la critique du système colonial, cette bande dessinée constitue un frein à la cohésion de notre société contemporaine. La procédure devant les tribunaux attire notre attention sur la nécessité de déconstruire nos imaginaires, un travail, tel un palimpseste, qui s’avère nécessaire et salutaire pour tout le monde.
Nous tenterons avec Louis-Georges Tin, président du Conseil Représentatif des Associations Noires de France et co-plaignant, de clarifier le déroulement et les enjeux de cette démarche judiciaire.
Vu le nombre limité de places, il est préférable de réserver par courriel à : vbrixhe@centrelibrex.be ou par téléphone au 0473 700 597.