Les atouts du Prodas

Le Programme de développement affectif et social exerce à l’empathie et crée un climat de classe propice aux apprentissages.

par Peggy Snoek-Noordhoff

Il s’agit d’un programme progressif pour des cercles de parole où l’on peut se dire et s’écouter en toute confiance et en toute sécurité, où l’on cultive un regard positif, où l’on renforce sa confiance en soi et dans les autres.

La plupart des humains ont besoin de se sentir acceptés et reconnus en tant que personne pour oser entrer dans un processus de réflexion et de création.

Ils doivent savoir qu’on peut les apprécier même s’ils font des erreurs, ils doivent savoir qu’on ne se moquera pas d’eux, qu’on ne les rejettera pas s’ils ne comprennent pas tout de suite, qu’ils peuvent poser des questions, hésiter et demander des informations.

C’est en étant persuadés qu’on ne les juge ni ne les condamne qu’ils peuvent être disponibles pour tirer parti de leurs erreurs, pour persévérer malgré les difficultés et faire des progrès

L’enseignant évalue et juge des compétences, tout en cultivant bienveillance et empathie vis-à-vis des personnes.

C’est un art délicat, simple et difficile à la fois, c’est peut-être bien l’apprentissage d’une vie.

Ceux qui se sont donné pour but d’éduquer, le savent mieux que quiconque.

Qu’elles viennent d’inspections, de directions ou d’enseignants, les évaluations si elles sont faites de manière désobligeante peuvent provoquer révoltes ou découragement.

Par contre, on accepte facilement les exigences de quelqu’un qu’on apprécie.

Les cercles de parole aident enfants et enseignants à se découvrir en dehors du cadre habituel de la relation enseignant-enseigné et à se comprendre profondément.

Pas plus que l’orthographe ou le calcul mental ne s’apprennent en quelques exercices, l’empathie et la bienveillance ne s’apprennent en quelques séances : cela s’expérimente et s’exerce lors des cercles de parole réguliers et progressifs pour s’insinuer petit à petit dans le quotidien.

Les retombées des cercles se font sentir non seulement au niveau des relations et du climat de classe mais aussi au niveau des compétences et des matières à enseigner.

L’équipe éducative a donc décidé d’instaurer des cercles de parole dans la classe pour les raisons ci-dessus et d’autres encore.

Pour créer un climat de sécurité en classe en développant deux compétences essentielles : se dire et s’écouter :

Pour grandir, nous avons tous besoin d’être entendus, reconnus et compris et pour cela nous tentons de mettre des mots sur notre vécu.

Notre expérience et nos observations nous ont appris que lors des cercles de parole les enfants découvrent le plaisir de parler d’eux et d’être compris, le plaisir d’écouter et de comprendre les autres et le bonheur de créer des liens.

Ils cherchent à enrichir leur vocabulaire, à nuancer leur senti, leur ressenti et leur pensée.

Petit à petit, ils se découvrent en découvrant les autres et apprennent l’art délicat  de l’intimité.

Le climat ainsi créé devient propice aux apprentissages, favorise la coopération, facilite la résolution des inévitables conflits et contribue à prévenir sensiblement les violences et les incivilités.

Pour renforcer la confiance en soi de chacun des élèves :

Il arrive trop souvent qu’élèves comme enseignants confondent « être » et « avoir des compétences ». L’enseignant a comme tâche d’évaluer des compétences, non de juger les personnes.

Pourtant, on entend dire : « Je suis nul en mathématiques, je suis nul », «  Je suis mauvais en lecture, je suis mauvais ».

Selon nous, la pratique régulière des cercles de parole selon le « Programme de Développement Affectif et Social » permet de faire la différence.

Les enfants comprennent plus facilement : « J’ai des difficultés dans certains domaines et je suis comme nous tous, un humain avec des points forts que je peux cultiver et des faiblesses auxquelles je peux décider de remédier ».

Pour prendre en compte l’affectivité des élèves et développer la sensibilité au quotidien :

Certains médias se servent du plaisir, de l’indignation, de la peur pour mobiliser les foules. On en connait les dérives dangereuses.

Si le danger réside dans les débordements de l’émotion, il existe tout autant dans son refoulement. La faculté de ressentir et d’éprouver des sentiments nous permet de percevoir ceux des autres et d’y être attentif. L’émotion joue, de fait, un rôle important dans nos décisions et nos choix. Encore faut-il que notre affectivité soit tempérée par nos réflexions. Raison et émotion sont complémentaires et doivent coopérer, comme le pur-sang avec son cavalier

Mettre nos émotions en mots, c’est les reconnaître, leur donner de l’importance et, paradoxalement, c’est les mettre à distance pour ouvrir la porte à la réflexion.