19/03/2010 – Conclusion
A travers les interventions de trois types d’acteurs différents mais également intéressés par la question, ce séminaire a montré à quel point l’insertion socioprofessionnelle des jeunes, et plus particulièrement des jeunes d’origine étrangère, est un défi complexe rencontrant de nombreux obstacles. D’abord, il y a la discrimination directe ou indirecte à l’emploi, un comportement punissable par la loi et que des organismes publics comme le Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme s’efforcent de combattre en accompagnant ceux qui s’en estiment victimes et en cherchant à rendre publics les enjeux du problème par des actions de sensibilisation. Ensuite, la psychologie sociale nous enseigne que la discrimination comporte un aspect moins connu mais dont les effets pervers nuisent beaucoup à la cohésion sociale : l’auto-discrimination, un fléau muet et invisible, qui résulte de l’accumulation de stéréotypes dans notre société et qui s’insinuent jusque dans les réflexes de ceux qui en sont victimes. Enfin, le témoignage des « travailleurs de l’insertion socioprofessionnelle », à la croisée des secteurs privé et public, nous montre que la lutte contre l’exclusion sociale – en particulier des jeunes d’origine étrangère – suppose une vigilance permanente et un accompagnement constant des personnes en difficulté, mais aussi des partenariats ambitieux avec l’administration et les entreprises. Le droit, la science et la pratique rendent compte des risques sociaux que courent nos sociétés en crise, tout en indiquant les pistes à suivre pour y remédier. Une politique de cohésion sociale, si elle veut porter ses fruits de manière efficace et durable, doit tirer les leçons de ces trois enseignements.
Secrétariat : Véronique Lacroix
Rédaction des Actes : Antoine Freyburger (Pour la Solidarité)