8/12/2011 : Conférence littéraire « Etats-Unis : Yes they can »

Les Etats-Unis auraient-il posé, par le biais de leur président Obama, un regard neuf  sur leur politique étrangère ? Le point central de cette approche résiderait-il dans la reconnaissance de la nécessité d’être modeste et pragmatique dans son approche internationale ?

L’on peut donner pour exemple, le discours historique de ce président atypique sur la nouvelle politique américaine dans le monde arabe . Si ses paroles deviennent réalité, la politique étrangère américaine s’en verra transformée. Y aurait-il une probabilité que les États-Unis se détachent de leur habituel réalisme politique qui place  leurs intérêts au-dessus de tout, sans ce soucier d’une quelconque morale ou éthique ? A quel point la première puissance mondiale pourra vraiment se soucier du petit marchand de légumes auquel Barack Obama a fait allusion?  Le président a applaudi publiquement les changements qui bouleversent le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord depuis quelques mois alors que des milliers de manifestants se sont mobilisés pour demander droits, liberté, démocratie et réformes.

Cette approbation a marqué la fin de l’ambiguïté américaine sur la question. En effet, dans les premières semaines du printemps arabe, Washington était tiraillé entre la perte d’alliés de longue date dans la région et son discours en faveur des droits humains et de la démocratie.

Obama a déclaré qu’une stratégie basée seulement sur la poursuite d’intérêts étroits (pétrole et sécurité) «ne pouvait remplir un ventre vide ou permettre à quelqu’un de s’exprimer».  Il a encore ajouté  que «le statu quo n’était pas durable et que des sociétés maintenues ensemble par la peur et la répression peuvent offrir l’illusion de stabilité pour un temps, mais sont en réalité construites sur des lignes de failles qui peuvent se déchirer à tout moment».

Serait-il donc envisageable que l’oncle Sam soit las de partir sans cesse en croisade contre le terrorisme au nom de « ses vérités » et décide de jouer la carte de la reconnaissance des valeurs humanistes et ce quoiqu’en soit l’issue.

La phase obligée, pour que les USA deviennent un Etat respectueux des droits humains, ne passerait-elle pas par la fin de l’impunité de certains anciens dirigeants qui n’ont eu cesse de violer les droits de l’homme,  afin de les juger devant la cour internationale ?

Les prochaines élections confirmeront si la majorité du peuple américain adhère au discours de leur président, ou à contrario si ses idées progressistes ne sont celles d’un homme isolé ne reflétant pas l’opinion de la majorité. Si tel devait être  le cas, il serait fort à penser que l’impérialisme américain a encore de beaux jours à vivre.