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Solidarité et laïcité, outils de lutte contre la pauvreté : l’exemple de la Sécurité Sociale

« Que fait la laïcité pour lutter contre la pauvreté ? » : C’est cette question que le Centre Régional du Libre Examen et le Centre d’Action Laïque ont souhaité soulever, mardi 23 novembre 2010, lors d’un colloque organisé en partenariat. Sous la houlette de Denis Stokkink, une des tables rondes a réuni trois figures emblématiques pour se pencher sur la question des valeurs, en particulier la solidarité comme concept fédérateur des relations sociales et citoyennes : Gabriel Perl, ex patron de l’Office national des pensions, E. Deproost, présidente du Centre d’action laïque et Edouard Delruelle, professeur de philosophie morale et politique à l’Université de Liège.

 Cher lecteur, voici ce que leurs interventions respectives ont suscité comme analyse de la part du Librex, analyse que nous livrons à votre réflexion.

Gabriel Perl a montré pourquoi et comment la Sécurité Sociale représentait une bonne réponse de lutte contre la pauvreté. Dans une société où le travail constitue la valeur économique et sociale par excellence, il reste essentiel de maintenir la cohésion en assurer une protection contre les aléas de la vie : perte d’emploi et chômage, accidents du travail, maladie, retraite.

En respectant les principes de neutralité et d’universalité qui siéent à la laïcité, la Sécurité Sociale telle qu’elle a été conçue et mise en place après la Seconde Guerre mondiale, permet à chaque individu de participer à la société, quelle que soit son appartenance philosophique, religieuse ou politique. Le pacte de solidarité sur lequel les partenaires sociaux se sont mis d’accord à l’époque, et qui se base sur une mutualisation des moyens, promeut le partage et la redistribution des revenus pour permettre à chacun de prendre sa place en tant que citoyen potentiellement créateur de richesses.

Ce pacte de solidarité n’a rien à voir avec un système d’assistance ou un système de passe droit pour quelques-uns appartenant à des réseaux privilégiés. Il ne repose pas non plus sur des initiatives privées de type caritatif qui, bien que se revendiquant œuvres utiles, risquent souvent d’être limitées dans le temps et conditionnées sur les objectifs ou les résultats. Comme l’a rappelé Gabriel Perl, la Sécurité Sociale belge repose sur l’égalité entre TOUS et la pérennité de son action. Sa force réside dans sa capacité à garantir durablement un bien-être minimum pour les plus démunis. C’est pour cela qu’elle a besoin de moyens conséquents pour lutter contre la pauvreté.

Or, la Sécurité Sociale est continuellement battue en brèche par ses détracteurs qui la trouve trop chère et trop lourde. A l’échelle européenne, les valeurs morales de type pétainiste et néolibéral reviennent à la charge pour raviver la notion de famille et trouver en son sein les réponses aux maux qui affaiblissent notre société. Comment si la pauvreté ne reposait que sur une responsabilité individuelle, comme si la responsabilité collective était une valeur surfaite… Et, de surcroît en Belgique, alors que le gouvernement fédéral s’enlise dans le conflit BHV et sur les questions politiques, la Sécurité Sociale est la cible d’enjeux communautaires, sa marge budgétaire se rétrécit avec le vieillissement de la population et la longue récession économique, les soins de santé et les systèmes de pensions sont rattrapés par la logique de marché et les compagnies d’assurance privées.

L’avenir s’annonce donc difficile pour ceux qui n’auront pas les moyens d’accéder à une assurance privée ou qui vivent dans une région plus pauvre. Si la Sécurité Sociale disparaît, ils risquent même bientôt de n’avoir pas d’autre choix que de compter sur la générosité des plus nantis. A la tribune du colloque, Gabriel Perl était là pour nous souligner la nécessité de protéger cette importante institution, porteuse des valeurs de la laïcité et de la solidarité.

Autre valeur phare de la laïcité, citée à juste titre par E. Deproost dans son exposé : l’autonomie, qui permet à chacun de réaliser son propre projet de vie sans restriction moralisante et matérielle. C’est dans cette perspective que, depuis toujours, le mouvement laïque s’est battu pour accorder le droit au travail, de vote, à un logement, à une éducation non confessionnelle, mais aussi le droit de disposer de son corps, de mener une vie sexuelle libre, de mourir dans la dignité, etc. Combats menés donc sur tous les fronts, dans la mesure où l’émancipation politique et l’émancipation sociale vont toujours de pair.

Partant de cette très belle phrase « la solidarité c’est l’inverse de la compétition », E. Deproost a aussi voulu nous mettre en garde contre le projet de société mis en place actuellement, projet qui, sous couvert de défendre les intérêts individuels, renvoie les gens en face-à-face, vulnérabilise les uns et encense les autres. « On ne naît pas pauvre, on le devient » rajoute-t-elle, laissant entendre que cette pauvreté ne relève pas d’un atavisme, encore moins d’une démarche personnelle volontaire, mais qu’elle s’inscrit dans un processus politique et économique plus général, générateur de laissés pour compte.

Pour lutter contre cette pauvreté qui constitue un frein à l’émancipation, il est essentiel pour E. Deproost de recourir à la solidarité et de sortir des stratégies compassionnelles développées par les systèmes traditionnels d’assistance caritative. Le don sans contre don que ces stratégies pratiquent empêche l’échange et l’accès à l’autonomie. L’individu aidé par charité reste redevable ce qui risque à terme de le culpabiliser, de le maintenir dans des rapports de dépendance, et au final, dans notre société compétitive, de le mettre en face d’une injonction d’autonomie contre performante.

Quant à Edouard Delruelle, il rappelle que le lien entre laïcité et solidarité est le résultat qu’une longue relation dialectique entre les groupes sociaux qui ont lutté pour le faire valoir ou le transformer. Rien n’est allé de soi et rien n’est figé : par exemple, fin XVIII° siècle, la jeune république française prônait les notions d’égalité et de solidarité et pourtant, elle excluait les femmes… Tout comme la Franc maçonnerie. Et ces institutions n’avaient pas, à l’époque, l’impression d’être en contradiction. Les choses ont changé depuis, et l’égalité homme/femme est devenue un objectif de société. Cependant, les débats actuels sur la mixité montrent les résistances, même chez les plus fervents défenseurs de la laïcité.

De la même manière, si des avancées sociales ont été réalisées avec l’instauration de l’Etat Providence au XIX° siècle, des retours en arrière sont toujours possibles. Actuellement les pauvres jouent exactement le même rôle social que les estropiés du Moyen-âge : ce sont les inutiles de la société et notre société en crise a besoin d’inutiles… Ainsi, peu à peu, l’Etat social lâche toute une série de populations dont il ne sait pas quoi faire : les immigrés, les SDF, etc. Le mouvement a commencé en Grande-Bretagne, avec le gouvernement Thatcher qui s’est clairement désengagé pour libéraliser tous les domaines de l’économie et privilégier les réseaux privés de solidarité.

Fondamentalement, un Etat social doit être actif pour aider les chômeurs à profiter de la croissance. Cela n’est pas simple et pose toute une série de problèmes dans un contexte de crise. Par exemple, force est de constater que l’activation des chômeurs a très mauvaise cote auprès des syndicats qui la perçoivent comme un moyen de contrôle plutôt que comme une politique de mise à l’emploi valorisante pour les individus. De même, le financement de la Sécurité Sociale, qui repose sur les cotisations issues des revenus du travail, est menacé par la récession économique et le vieillissement de la population. Au point que l’équilibre de la Sécurité Sociale provient des emprunts de l’Etat et donc que les retraites sont payées via une dette sur le futur. Une réforme de la fiscalité est à mener… A quand un financement avec les revenus du capital ?

Au final, avec la crise économique et devant la poussée de la pensée libérale, la Sécurité Sociale belge est vraiment mise à mal. Les valeurs de la laïcité et de la solidarité sur laquelle elle s’est construite en pâtissent. Elles sont marginalisées à l’intérieur de l’Etat social européen, mais aussi à l’extérieur où elles ne font pas énormément de fans, même dans des pays en voie de développement où la pauvreté est pourtant élevée.

 Il est essentiel de rester mobilisés.

 

Anne Bernard – Chargée de projets

le 30/11/2010