3/06/2011 : Conférence « Réforme de la Constitution au Maroc : mirage ou réalité ? »

En ce début d’année 2011, la révolte du monde arabe n’a pas épargné le Maroc. Un mouvement social regroupé au sein du Mouvement des jeunes du 20 Février  s’est organisé sur Facebook, pour lancer dans tout le pays des marches et réclamer la  démocratie et plus de justice. Le mouvement réclame entre autres « une constitution démocratique qui reflète la vraie volonté du peuple », « la dissolution du gouvernement et du parlement et la mise en place d’un gouvernement transitoire », « une justice indépendante et équitable », « le jugement des personnes impliquées dans la corruption » et la libération des prisonniers politiques.

Espérant sans doute stopper à ses frontières le vent de révolte qui soufflait sur le monde arabe, le roi du Maroc, Mohammed VI a annoncé, le 9 mars dernier, une réforme constitutionnelle globale pour le mois de juin. La réforme, qui sera suivie d’un référendum en fin d’année 2011, devrait prévoir un gouvernement élu, émanant de la volonté populaire exprimée à travers les urnes et jouissant de la confiance de la majorité à la Chambre des représentants. Elle devrait également porter sur des mesures visant à renforcer le pluralisme, les droits de l’homme et les libertés individuelles, l’indépendance de la justice, ainsi que le rôle des partis politiques et le pouvoir des régions.

Mais quelle réalité se cache derrière cette proposition de réforme ?  Dans quelle mesure les revendications du mouvement social sont-elles prises en compte ou traitées de façon très édulcorée ? Comment la Commission consultative de révision de la Constitution (CCRC) en charge du dossier, peut-elle travailler dans la plus totale transparence et proposer une réforme représentant tous les partis puisque son responsable a été nommé par le roi lui-même ?

Pour marquer leur profond désaccord quant à la procédure imposée, le Mouvement de jeunes du 20 février, l’Association marocaine des droits humains et d’autres associations de défense des droits et des libertés, politiques ou non, en appellent au boy-cott. Deux partis d’opposition de gauche ont décliné l’invitation de présenter devant la CCRC leurs propres propositions de réforme.

En Belgique, la communauté marocaine est également divisée sur la question. Une conférence est organisée le 21 mai, à l’initiative du Bourgmestre de la commune de Molenbeek-Saint-Jean, conférence au cours de laquelle des représentants du Royaume du Maroc viendront présenter la réforme constitutionnelle globale. Le communiqué de presse parle de cette dernière comme d’un tournant historique dont l‘approbation par voie référendaire est de nature à renforcer le caractère démocratique de ce pays, jugé également comme exemplaire au sein de ce monde arabe en pleine mutation. Tout porte à croire que la journée du 21 mai sera organisée comme un plaidoyer et laissera peu de place à l’expression des oppositions.

Le Centre régional du Libre Examen et l’association Ligne de Mire organisent une conférence alternative, le 3 juin à 20h00 au CAL, où les avis contradictoires au projet pourront alors s’exprimer. Et nous écouterons des représentants de mouvements pour lesquels l’approbation de cette réforme-là ne constituerait pas une victoire…

Date : 3 juin 2011 à 20h00

Lieu : Centre d’Action Laïque – ULB – Campus de la Plaine – Accès 2 – av Arnaud Fraiteur – 1050 Bruxelles

Paf : 3 €

Invités :

  • Meriem DEMNATI, Pédagogue, chercheuse sur la culture amazigh, Membre de l’Observatoire Amazigh pour les Droits et Libertés
  • Zineb EL RHAZOUI, cofondatrice du MALI (Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles) et membre du Mouvement du 20 février, coordination de Rabat. journaliste et blogueuse.
  • Nadia OUSSEHMINE, coordination Mouvement des jeunes du 20 février Belgique
  • Aziz MKICHRI – coordination comité de soutien de L’association Marocaine des Droits Humains Belgique

Modératrice : Anne BERNARD, Librex